Sam Richez dit toute la vérité (2024)

Pendant quatre ans, Sam a conduit les invités de Y’a que la vérité qui compte jusqu’au bout du couloir... Entre joies et peines, l’émission parvenait à fidéliser jusqu’à 4 millions de fidèles en seconde partie de soirée. Au-delà de ce succès, Y’a que la vérité qui compte n’a pas fait que des heureux. Deux ans après l’arrêt du programme, Sam Richez prend la plume pour raconter l’envers du décor, tout en ne manquant pas de coucher sur le papier les travers de ses deux anciens patrons: Pascal Bataille & Laurent Fontaine...

Jérôme Roulet: Quelle a été votre motivation pour écrire un livre sur Y’a que la vérité qui compte?

Sam Richez: J’avais envie de montrer l’envers du décor de cette émission qui mettait en avant l’émotion des gens. Cela me semblait important de faire ce livre pour les personnes qui ont regardé Y’a que la vérité qui compte, pour les aider à comprendre ce qui se passait derrière les caméras, comment on fabriquait l’émission...

Pourquoi avoir attendu deux ans après la fin du programme pour sortir ce livre?

Je ne me sentais pas capable de le faire avant. Aujourd’hui à 25 ans, j’ai eu la maturité pour le faire... Mais j’ai toujours eu l’idée et cette envie d’écrire un livre sur les coulisses de cette émission car ca me semblait intéresser le public...

Aujourd’hui, ne pensez-vous pas que le public ait quelque peu oublié cette émission?

Non car il y avait, encore l’an dernier, une polémique sur un documentaire intitulé «20 minutes de bonheur» (sur les coulisses de l’émission, dont Bataille & Fontaine avaient demandé l’interdiction, ndlr). Et puis, le livre a suscité quand même un certain intérêt, donc on y pense encore...

Dans ce livre, vous ne dénoncez pas le concept de Y’a que la vérité qui compte mais plutôt vos deux ex-patrons, Bataille & Fontaine...

Effectivement, ce livre n’est pas là pour dénoncer cette émission qui a réellement aidé des personnes. Et je n’ai pas l’impression de dénoncer mes deux patrons mais de les décrire dans leur environnement professionnel. Ils ont passé des années à mettre en avant l’émotion des gens. Le revers de tout cela, c’est de montrer comment on se comporte, humainement, dans le milieu professionnel seulement, car je me suis interdit de parler de leur vie privée. Mais j’aurais trouvé plus légitime que l’on parle des conséquences de l’émission plutôt que du comportement de Bataille & Fontaine... Car j’aimerais qu’il n’y ait plus ce genre de problème: une fille qui a été violée, des mensonges, un peu de manipulation...

Vous comprenez cependant que l’on s’attarde sur les deux animateurs-stars de l’émission...

Je comprends tout à fait mais je n’ai pas écrit ce livre pour flinguer Bataille & Fontaine, même si c’est ce qui est ressorti dans la presse. Pour moi, Bataille & Fontaine c’est anecdotique... On n’a pas arrêté de me dire que je décris Laurent Fontaine comme un obsédé sexuel et Pascal Bataille comme un tyran. Le plus important dans tout ça, c’est cette nana qui s’est fait violée ou ce mec qui s’est retrouvé SDF...

Comprenez-vous ceux qui taxaient cette émission de «voyeurisme»

Bien sûr, elle a cette connotation. Dès qu’on expose la vie des gens à la télé, il y a du voyeurisme. Mais il y a plein d’émissions comme ça... On ne peut pas changer la société

Pascal Bataille & Laurent Fontaine étaient-ils plus voyeurs qu’humanistes?

(hésitation) A chacun de faire son avis. Quand on fait ce genre d’émission, une chose est sûre, il faut être irréprochable dans son comportement humain. C’est important déontologiquement d’être sain.

Dans le livre, vous nous faites comprendre qu’Economie et Audience sont les deux maitres mots de Bataille & Fontaine au sein de leur société Loribel...

Économie, oui vraiment (rires). Mais c’est normal. Je ne le dénonce pas d’ailleurs. Je trouve juste qu’il est important d’avoir un équilibre entre l’audience et le fait de faire avancer certaine mentalité. Lorsqu’on parle d’un couple hom*osexuel, alors que c’est tabou en France, on se pose encore la question de savoir si on prend le risque de perdre 300 000 téléspectateurs pour faire avancer les mentalités, ou si on arrête de le faire car on a envie que l’émission cartonne encore plus.

Vous semblez également préoccupé par la réussite des «médiocres supérieurs» pour reprendre votre expression. N’est-ce pas une évidence en télévision?

Il y a certaine évidence qui sont toujours bonnes à entendre (rires). C’est exaspérant car la télé me passionne et la réussite n’existe pas qu’à travers des valeurs d’être quelqu’un de bon dans son métier. C’est le relationnel avant tout! Il y a plein de gens susceptibles de faire de grandes choses et ce n’est pas forcément les meilleurs qui réussissent toujours...

Depuis la sortie du livre, avez-vous eu des nouvelles de Pascal Bataille & Laurent Fontaine?

Non, je n’ai eu aucun écho de Bataille & Fontaine. Ils sont muets! Ils ont pris ma place (rires). Ils ont pris le parti de ne rien dire, et de ne rien commenter car ca pourrait être mauvais pour eux! Ils ont raison...

Dans ce livre, vous vous donnez quand même le rôle du «bon samaritain». Vous vous entendez avec toute l’équipe, vous êtes toujours prêt à rappeler les participants et à les aider... Etes-vous vraiment comme cela dans la vie?

Je suis un mec sympa (rires)

On n’a pas eu trop l’occasion de s’en apercevoir dans Y’a que la vérité qui compte...

(rires) Je suis peut-être un con pour plein d’autres choses mais j’essaye d’être droit. Je suis désolé si c’est perçu comme un peu d’exagération. Je me suis engagé dans cette émission avec des valeurs. J’essaye d’être quelqu’un de sain. Cependant, on est tous un peu Docteur Jekyll et Mister Hyde...

Sur l’émission vous étiez, Sam, certes mais également monteur et casteur. Avec votre sensibilité, on peut avoir le sentiment que vous n’étiez pas le mieux placé pour être casteur...

C’est dur d’être à sa place dans cette société-là. Il faut s’accrocher à ce qu’on a... Effectivement, cela ne correspondait peut-être pas à ma sensibilité mais j’y ai pris beaucoup de plaisir et appris de nombreuses choses.

Vous dites dans votre livre, que vous appréciez vous retrouver sur le plateau totalement désert... Aimeriez-vous être animateur?

Oui, du haut de mes 21 ans je profitais du plateau vide. Je me sentais bien. Je parlais tout seul et m’amusais à faire des petit* lancements... Le spectacle me plait, j’adore l’énergie d’un plateau! J’aimerais beaucoup animer une émission comme Y’a que la vérité qui compte.

Finalement, Y’a que la vérité qui compte est une émission qui a plus apporté qu’elle n’a détruit?

Oui je crois qu’on peut dire ça... à un niveau quantitatif! Il y a eu plus de dénouements heureux que malheureux. Mais une femme agressée sexuellement, c’est violent. La fille ne s’en remet pas et c’était dur à voir. Le mec a été condamné à 5 ans, Bataille & Fontaine ont été jugés responsables.*

Cette histoire vous a véritablement marqué...

(agacé) J’ai trouvé médiocre le comportement de Bataille & Fontaine. Quand on a un succès d’audience et financier et que derrière on fait tout pour ne pas donner un centime à la nana alors qu’elle est une victime. Je trouve ça fou! On reconnait son erreur et on trouve un compromis mais on n’économise pas sur ça!

Quelles ont été vos motivations pour tenir ce rôle de «muet» pendant 4 ans et demi?

J’avais des entrées gratuites dans toutes les boites de nuit (rires). C’est allé tellement vite que je l’ai pris comme ça venait. Toute expérience est bonne à prendre et j’ai appris beaucoup de choses dans la société de Pascal et Laurent. J’ai pu grandir dans une boite de productions et évoluer à la télévision.

Finalement, vous devez tout à Bataille & Fontaine?

Dans l’amitié, je serais toujours là pour eux. Mais je ne suis pas sûr qu’ils fassent appel à moi. Cela ne m’empêche pas d’avoir un jugement sur eux et leurs comportements dans l’émission... Je ne suis pas hypocrite!

Aujourd’hui, vous êtes producteur. Quels sont vos projets?

J’ai quelques projets en radio ainsi qu’un magazine sportif sur une chaine de la TNT.

Votre première production était le talk-show Chacun sa place sur RTL9. Stoppé au bout de deux mois, comment avez-vous vécu cet échec?

C’était un échec complet mais une super expérience. On s’occupait de la ligne éditoriale du magazine présenté par Évelyne Thomas. Nous avons fait une quotidienne avec très peu de moyens. Mais c’était super!

Pour conclure, laissons courir notre imagination. Vous êtes invité à Y’a que la vérité qui compte. Bataille & Fontaine sont derrière le rideau... Ouvrez-vous le rideau?

Et ils viennent pour me dire quoi?

«Sam, on a lu ton livre!»

(rires) S’ils n’ont pas de flingues, j’ouvre le rideau! Après il faut me suivre en coulisses, ça va peut-être chauffer... Et puis, même si dans le livre je dis des choses, je dis ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu, comment ils sont! Ce n’est pas la fin du monde. Donc oui, j’ouvre le rideau mais je ne sais pas ce que je vais leur dire...

Embrassez-les alors...

Oui... et je leur souhaite bonne chance et bonne route.

* Le 3 mai 2004, Sylvie est convoquée dans l’émission par son ex-mari qui souhaite la reconquérir. Elle refuse d’ouvrir le rideau et quitte le plateau. Son ex-mari se dit humilié et l’agresse sexuellement quelques jours après la diffusion.

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